Pourquoi certaines entreprises ignorent-elles les difficultés avec les délégués syndicaux ?

15 septembre 2025

En Belgique, le rôle du délégué syndical – qu’on appelle aussi représentant du personnel ou représentant syndical – est essentiel dans la défense des droits des travailleurs, la concertation sociale et le bon fonctionnement du dialogue entre employeurs et salariés.

Pourtant, certaines entreprises, bien qu’elles rencontrent des tensions ou blocages avec un délégué syndical, ne posent pas de diagnostic, n’en prennent pas conscience, ou n’agissent pas pour transformer la situation.

Cette inaction, souvent sous-estimée, a des conséquences notables. Quelle est la proportion d’entreprises concernées ? Et surtout, pourquoi cette passivité ?

Proportion d’entreprises en inaction face aux difficultés avec un délégué syndical

Aucune statistique officielle n’existe actuellement en Belgique pour chiffrer précisément la proportion d’entreprises qui, bien qu’en difficulté avec un délégué syndical, n’entreprennent aucune démarche significative. Cependant, plusieurs indices permettent de dresser un portrait partiel. Les travaux d’institutions telles qu’Eurofound ou l’IWEPS signalent que de nombreuses entreprises connaissent des relations sociales tendues. Ces tensions ne se traduisent pas toujours par des actions concrètes de la part des employeurs.

Dans les PME, la situation semble encore plus marquée. Faute de moyens ou de ressources internes (service RH, expert en droit syndical), nombre de dirigeants préfèrent éviter les conflits plutôt que de les affronter. Il est raisonnable d’estimer que, dans certains secteurs, entre 25 % et 50 % des entreprises confrontées à des tensions avec des délégués syndicaux ne mettent en place aucune véritable stratégie d’amélioration.

Pourquoi certaines entreprises ne voient pas ou n’agissent pas

La première explication tient à un phénomène de banalisation. Lorsque des tensions sociales deviennent la norme, elles perdent leur caractère d’alerte. Certains dirigeants considèrent qu’il est “normal” d’avoir des relations conflictuelles avec les délégués syndicaux. On attribue les tensions à un problème de personnalité ou à un délégué jugé “difficile”, sans envisager qu’il puisse s’agir d’un dysfonctionnement plus global.

Un autre facteur réside dans la méconnaissance du cadre légal et des enjeux du dialogue social. Les concepts tels que mandat syndical, concertation constructive, comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT), ou encore conseil d’entreprise sont parfois flous ou considérés comme purement formels. Dans ces conditions, la direction n’identifie pas les difficultés relationnelles comme un risque stratégique.

Par ailleurs, la peur du conflit joue un rôle non négligeable. Beaucoup de responsables craignent qu’en abordant ouvertement les tensions avec les délégués syndicaux, ils ne les aggravent. Cette crainte mène souvent à une posture d’évitement. Elle est renforcée par le manque de formation en communication sociale, en gestion des conflits et en accompagnement du changement.

Enfin, des raisons plus structurelles peuvent intervenir. Certaines entreprises n’ont tout simplement pas les ressources nécessaires pour s’attaquer à ces problèmes : ni le temps, ni les compétences, ni la culture d’entreprise adéquate. Dans ces contextes, la dérive devient systémique.

Les conséquences de l’inaction

Ignorer ou minimiser les tensions avec un délégué syndical n’est pas sans effet. Le premier risque est celui du blocage du dialogue social. Sans espace de discussion fonctionnel, les frustrations s’accumulent, provoquant des conflits sociaux plus visibles ou plus violents.

Une autre conséquence majeure est la dégradation du climat social. Cela se traduit souvent par une hausse de l’absentéisme, une baisse de motivation, ou un turnover accru. La perte de confiance entre les parties peut impacter lourdement la coopération et la performance globale.

Sur le plan juridique, une entreprise qui ne respecte pas la législation sociale ou les règles liées à la représentation syndicale s’expose à des sanctions ou à des recours. L’entrave syndicale, même involontaire, peut être invoquée.

Comment faire évoluer la situation ?

La première étape consiste à poser un diagnostic lucide. Il ne s’agit pas seulement de repérer les conflits, mais d’identifier les blocages systémiques, les décalages de posture ou les malentendus persistants entre direction et délégué syndical. Un accompagnement externe peut être utile pour objectiver la situation.

Ensuite, il est indispensable de renforcer les compétences internes. Cela passe par des formations ciblées, tant pour les délégués que pour les managers. Mieux comprendre le rôle syndical, les objectifs de la concertation sociale, les droits et les devoirs de chacun permet de désamorcer bien des tensions.

Parallèlement, l’entreprise doit créer ou revitaliser ses espaces de dialogue : conseil d’entreprise, CPPT, commissions paritaires internes, etc. Le dialogue social doit être conçu non comme un passage obligatoire, mais comme un levier de co-construction sociale.

Enfin, le changement de posture est essentiel. Passer d’une logique de confrontation ou d’évitement à une logique de collaboration employeur-délégué repose sur une véritable maturité sociale. Cela demande du temps, de la méthode et du soutien.

Délégué syndical : ignorer les tensions, c’est en subir les conséquences

Si certaines entreprises belges n’agissent pas face aux tensions avec les délégués syndicaux, ce n’est pas toujours par mauvaise volonté. Parfois, c’est par manque de clés de lecture, par peur, ou par absence de moyens. Pourtant, les conséquences de cette inaction sont profondes : blocage du dialogue, perte de performance, risques juridiques.

La bonne nouvelle, c’est qu’il est toujours possible de faire évoluer la situation. En misant sur la formation, l’ouverture, la structuration du dialogue et l’accompagnement, une entreprise peut transformer un conflit larvé en opportunité de progrès collectif.

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